Quinze jours après le titre de Champions de France obtenu à Polesud, Jean-François Dufour, Manager Général du club, est revenu pour nous sur cette saison 2021-2022 des Brûleurs de Loups.
Jean-François, quel bilan tires-tu de cet exercice 2021-2022 ?
On peut dire que c’est un bilan très positif. On s’était fixé l’objectif d’être champion. Quand tu fixes des objectifs élevés, tu as toujours une pression de performance, une pression énorme sur le staff et les joueurs. Je crois qu’on a atteint cet objectif d’une bonne manière, on a été capable de gérer cette pression et c’est vraiment le côté positif de tout ça. Certes, on a le bémol de la Coupe de France où on se fait éliminer tôt, mais si on regarde sur toute la saison régulière, on est premier et on n’a pas eu de coup de mou. Tout au long de l’année on a été dominant sur la plupart de nos matches. Ce fut un peu la même chose pendant les playoffs.
Ce qui était agréable aussi, c’est qu’on a eu la chance de se servir de nos jeunes joueurs. Certes, on a eu beaucoup de blessures, je pense que si on n’en avait pas eu autant, on n’aurait peut-être pas autant fait jouer nos jeunes. On s’est rendu compte qu’ils pouvaient apporter quelque chose toutes les fois qu’on faisait appel à eux. Ils ont su se mettre au travail, jouer pour le collectif et ils nous ont aidé à gagner nos matches, peu importe les alignements qu’on avait d’un match à l’autre.
Grâce à cet ensemble, avec la constance sur toute la saison, avec des effectifs différents dus à nos blessures, on a su aller chercher le titre. On est très satisfait. C’était dur d’imaginer mieux, à part le bémol de la Coupe de France. Pour le reste, on a été au top toute la saison !
Qu’ont apporté au club Jyrki Aho et Ari-Pekka Siekkinen, les coachs finlandais ?
Ils ont apporté leur dynamique à eux, leur façon de travailler. Dès le départ, ça a créé une énergie différente dans le vestiaire. Les joueurs ont voulu montrer tout de suite qu’ils avaient leur place dans le collectif. Quand un nouvel entraîneur arrive, tu ne sais jamais comment il va te juger, ce qui fait que les joueurs ont mis la barre assez haute pour qu’ils performent tout de suite. C’est une des raisons pour lesquelles on a fait un très bon début de saison, tout le collectif allait dans le même sens et ça a duré sur toute la saison.
Au niveau du style de jeu, on était peut-être plus en maîtrise cette année. On avait les qualités pour le faire. On « rushait » peut-être un petit peu moins. Le système de nos entraîneurs, c’était plutôt de prendre notre temps, se regrouper puis ensuite d’attaquer. Notre possession de palet faisait une grosse différence et étouffait les autres équipes. Il y avait beaucoup de petites choses différentes par rapport à avant, mais les détails sont toujours importants quand tu veux être champion. Les joueurs ont bien adhéré à ce que les coachs demandaient, et avec la qualité qu’on avait dans le groupe ça a porté ses fruits.
Un mot sur les jeunes équipes grenobloises qui ont également réalisé une belle saison ?
C’est une preuve que la formation ici à Grenoble est établie depuis des années et que le travail est fait d’une bonne façon. Il y a de la qualité à tous les niveaux. Edo Terglav, l’entraîneur du centre de formation, et ses assistants ont fait un travail remarquable. L’exigence est élevée, ce qui fait que les jeunes progressent au quotidien.
Le but d’un centre de formation, c’est que ces jeunes-là soient capables de progresser dès le jour 1, que ce soit sur le physique ou sur la glace. Avec Jérôme Pérez, on a ajouté de la préparation physique. Tous les éléments sont là pour que ça fonctionne. On a des encadrants très performants et des bons jeunes avec du talent. C’est à nous ensuite de les amener au plus haut niveau. Ça prend toujours un peu de temps mais on est satisfait de voir chaque année deux ou trois belles surprises. Ils apportent beaucoup, que ce soit en U20, en D2, en D1 ou en Magnus. C’est une belle saison globale pour les U20. Même chose pour les U17. On voit qu’eux aussi travaillent de la bonne façon. Dans toutes les catégories, on a des joueurs qui bougent : des U17 qui vont aller en U20, des U15 qui vont en U17… Je pense que c’est une façon intelligente de travailler. Un jeune joueur qui a du talent et qui peut jouer au niveau supérieur, il faut le faire jouer à ce niveau supérieur pour qu’il puisse s’épanouir et continuer de progresser. On voit qu’aujourd’hui ça fonctionne très bien.
Désormais, quels sont les objectifs de la saison prochaine ?
La CHL est toujours très relevée. On va affronter les grosses nations du hockey européen (Suisse, République Tchèque, Finlande, Suède…). On risque d’affronter une ou deux équipes de ces championnats-là. Tout va dépendre du groupe dans lequel on va tomber. Il faudra faire le maximum contre nos adversaires. On va construire une équipe pour être capable de rivaliser à ce niveau-là, mais c’est compliqué. C’est un haut niveau de jeu mais on va donner le maximum. On aimerait sortir de la phase de poule. Je pense que l’objectif premier ce serait ça. Finir dans les deux premiers de notre groupe serait déjà un très bel objectif d’atteint.
Ensuite, sur la saison régulière, il va falloir être très intelligent sur la façon dont on va gérer notre collectif. Jouer sur les trois tableaux, la Ligue Magnus, la Coupe de France et la CHL, ça va être dur. La Coupe de France, depuis qu’on l’a gagnée en 2017, on n’a jamais eu un bon parcours. Cela fait beaucoup de matches, beaucoup de fatigue. Il faudra trouver une façon de reposer nos cadres au bon moment pour qu’ils soient performants sur les plus gros matches. Mais c’est sûr que l’objectif numéro 1 sera de conserver notre titre en Ligue Magnus.